samedi 26 mai 2018

De La Rochelle à Castets en Dorthe


Petit matin calme
La Rochelle / Port Médoc : 70MN

Mercredi 16 mai 2018 :
Départ des Minimes à 2h45 du matin, arrivée à 12h30 à l’entrée de l’estuaire que nous remontons jusqu’à Port Médoc où nous arrivons à 16h30, soit 14h de navigation pour environ 70MN, (journée un peu longue mais agréable malgré la houle de 1.50m qui nous ballottera  jusqu'à Royan)
Pourquoi Port Médoc plutôt que Royan ? Cela nous rapprochait de Pauillac.
Port Médoc est un port certes agréable mais loin de tout (2kms du Verdon sur mer) et un peu "tristounet" hors saison, les restaurants y affichent des prix souvent élevés pour une carte bien modeste... 
Mais nous ne sommes que de passage.

Port Médoc /Pauillac : 27MN

Jeudi 17 mai 2018 :
Départ de port Médoc 13h40 une demi-heure après la basse mer, le début est un peu lent (3N) car le courant de marée n’est pas encore bien établi. Puis petit à petit avec l’aide du génois et un peu de moteur nous naviguons à 7/8N. Nous n’avions que le génois car on avait déposé la GV pour gagner un peu de temps le lendemain matin pour le démâtage prévu à 9h à Pauillac.
Arrivée 18h15
J’avais pris quelques jours avant, rendez-vous pour démâter et pour avoir une place. 2h avant , j’ai téléphoné (06 64 51 74 35) pour prévenir de mon arrivée. Le port de Pauillac est assez encombré et il n’y a pas beaucoup de places visiteur mais les deux capitaines du port sont très accueillants et serviables. A notre arrivée, malgré l’heure de la débauche nous sommes guidés vers notre place et aidés pour l’amarrage au ponton pêcheurs pour la nuit.

Pauillac :


Vendredi 18 mai 2018 :
Le port n’est pas très grand et il n’y a pas beaucoup de place, téléphoner avant d’arrivée.
La vase envahit le port et la drague a du mal à maintenir un seuil acceptable pour les grands tirants d’eau. Pour rentrer à partir de la mi marée, bien serrer la digue à tribord car les fonds remontent très vite.



Démâtage :  


Préparer le démâtage: nous avons déposé la bôme avec la grand-voile bien ferlée maintenue dans le taud, rangé la trinquette dans son sac, mais le génois reste sur l’enrouleur. Nous avons débloqué les ridoirs (un seul ridoir refuse de se dévisser, nous déposerons l’ensemble ridoir/chape en enlevant l’axe qui relie le tout à  la cadène du pont)
À 9h, amarrés au bout d’un quai en béton, les deux capitaines du port étant là et à l’aide d’un chariot élévateur télescopique, nous démâtons sans trop de souci. Les deux hommes du Port connaissent bien leur métier et donnent coups de main et conseils.
Le mât est posé sur les balcons avant, arrière et repose sur le toit de la cabine sur un pare battage. On ficelle bien les câbles autour du mât en repliant les barres de flèches et nous libérons la place car celle-ci est à sec à marée basse. Amarrés à la sortie du port contre la vedette de la SNSM nous attendrons la marée basse et la remontée du courant pour repartir vers Bègles.
Le coefficient de marée est important (102) et à marée basse le port est complètement envasé, mais en ½ heure de renverse Blue Mad flotte et nous voilà repartis en rasant la jetée sur bâbord, le passage est étroit.

Pauillac/Bègles: 30MN

Parti à 16h30 de Pauillac il fallait arriver à Bègles avant la nuit soit 5 heures de navigation à 6 N, mais avec le courant de la marée montante Blue Mad avançait facilement à 7/8N et sans forcer le moteur.
La lumière du soleil se couchant met les quais et les belles façades  du XIIIe  de  Bordeaux dans l’ombre et ce n’est pas idéal pour prendre de belles photos, mais le pont levant, la cité du vin,  le pont de pierre où à cet instant passe le tram sont de magnifiques ouvrages…





Le pont François Mitterrand passé, on se retrouve vite devant le port de Bègles, le courant pousse encore. On nous avait avertis de ne pas rentrer dans ce port tant que le courant est fort, le ponton extérieur latéral à la Garonne peut-être accosté aussi bien  côté intérieur du port ou côté Garonne, mais il faut surtout rester côté Garonne, le port est très étroit et le courant violent…. On fait un demi-tour au milieu du fleuve et nous nous accostons face au courant montant sans problème, il est 20h35.
Ponton exterieur Bègles

Nous passons la nuit tranquillement mais Blue Mad est tiraillé toute la nuit par le courant descendant et tire sur ses amarres, nous prévoyons de partir le lendemain au montant vers 7h30/8h.

Bègles/Castets en Dorthe: 35MN

Samedi 19 Mai
7h50 le courant s’est renversé et remonte la Garonne, nous larguons les amarres et nous le suivons. Le courant s’accélère et nous naviguons à près de 6N régime moteur à 2600T/mn.
Les bords de Garonne sont superbes: la lumière du soleil levant donne de très belles couleurs, le vert des berges et les carrelets implantés tous les 50m se reflètent dans un miroir d’eau, une canne et ses petits s’écartent devant nous et rident  légèrement l’eau, un cigne sur le bord nous regarde passer, les pêcheurs dans leur carrelet nous font des signes en relevant leur filet, c’est paisible et calme, on est presque gêné de troubler cette quiétude…


Arrivé au pont de Langoiran vers 9h30 le courant qui nous accompagnait commence à ralentir, la vitesse aussi, au pont de Cadillac il est presque nul.
Passé le pont de Langon l'église Saint-Gervais trône majestueuse, mais attention bien serrer la rive gauche ( à droite quand on remonte vers Castets) devant les quais dans le virage car un enrochement avance jusqu’à la moitié du fleuve il découvre à marée basse ou quand le niveau de la Garonne est bas, ce qui donne une accélération au courant.  Nous remontons péniblement à 2.5N.


A St Macaire un rétrécissement de la rive gauche cette fois nous ralentit encore. Castets approche, le dernier pont sur la Garonne et une fois celui-ci passé, sur notre droite l’entrée de l’écluse 53, la première d’une longue série. Il est 14h.

Premières écluses : n°53 et 52

L’éclusier averti par téléphone nous fait patienter un peu car un bateau est en train de franchir l’écluse.
Les portes s’ouvrent, un bateau apparaît et file sur le courant de la Garonne, nous avançons lentement avec un peu d’appréhension vers cette gueule sombre. Une fois à l’intérieur les murs bajoyers gluants et humides nous dominent de plus de 3m, il faut passer un bout autour des bollards flottants, en premier à l’avant du bateau, Gilles qui m’accompagne depuis La Rochelle passe un bout sans difficulté. Je fais alors marche arrière pour passer le mien mais voilà le cul de Blue Mad ne veut pas aller sur tribord, le bateau se met en travers et je dois pousser avec une gaffe pour m’approcher de la paroi, ça commence bien !!


Après plusieurs tentatives infructueuses j’envoie mon bout sur le haut de l’écluse et quelqu’un fait un tour autour d’une bite puis je le récupère. Les portes se ferment, l’eau monte petit à petit (l'éclusier sympa donne conseils et fait attention à cet équipage qui découvre un nouvel environnement, il entrouvre légèrement l’écluse en amont pour ne pas nous effrayer et l'eau monte lentement). Blue Mad monte sur cet ascenseur liquide, arrivé au bon niveau les portes amont s’ouvrent et nous voilà glissant sur le canal: l’eau est verte, claire et calme il n’y a plus de courant.  
Après l’écluse 53 vient la 52 sans problème puis l‘amarrage au quai du port de Castets en Dorthe qui est aménagé rive gauche sur le bord du canal.
Le capitaine du port de Castets nous accueille, je coupe le moteur, il est 16h45.

Le port de Castets en Dorthe :


Blue Mad passera un peu moins de un mois ici au port de Castets, encore quelques préparatifs avant de se lancer à l’assaut des 112 écluses restantes…